Le Mongol Rally, la route pour le bout du monde...
Hello ! Ici Gabrielle et Baptiste, aventuriers du dimanche, nous vous partageons toutes les deux semaines le récit des plus grands athlètes-aventuriers de la planète.
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Céline & Thomas : “Sur terre, il y a plus de gentils que de méchants”
Au programme :
🎙
L’entretien
Céline et Thomas sur le Mongol Rally (8 min)
🌟
Aller
plus loin
- Mongol Rally Starter pack(1 min)
🥁
Communauté -
Campsider & Arthur: le futur de l'outdoor
⚡️
Adrénaline
- Un nouveau défi pour le kayak français
« Comment nous est venue cette idée ? Je ne sais pas. Un coup de folie, la recherche de l'aventure, l'adrénaline, pimenter ce qui est censé être notre dernier voyage.
C'est donc sur un coup de tête que nous décidons de parcourir 1/3 du globe avec pour objectif de scolariser 30 enfants de moins de 5 ans à Ulan Bator en Mongolie. On va donc traverser l'Europe, la Turquie, l'Iran, le Turkménistan, la Kazakhstan, la Mongolie et pour finir la Russie pour un total de 30.000 km. Il est temps de faire nos adieux pour vivre de nouvelles expériences encore plus folles que les précédentes. »
Lorsque Céline écrit ces premières lignes dans son carnet de voyage en Juillet 2015, elle n'a encore aucune idée de l'aventure qu'elle s'apprête à vivre. 4 mois, 17 pays et 30.000 km plus tard, Céline et Thomas concluent avec brio l'une de leur plus belles aventures. Aujourd'hui et avec quelques années de recul, ils nous livrent le récit d'un défi palpitant du bout du monde.
Installez vous confortablement, la Subaru passe la première pour cette 11ème édition...
Le Mongol Rally c'est un sacré défi, pourquoi partir aussi loin ?
Céline : On a toujours été passionnés de voyages, de préférence dans des conditions un peu roots ! On adore l'idée de partir avec un mini budget, dans un endroit un peu reculé. À l'époque, on venait d'avoir notre permis et on a entendu parler du Mongol Rally, la course organisée par l'association The Adventurists entre Londres et Oulan Bator, par des Anglais un peu barrés dans la voiture la plus pourrie possible (Sourire). Au début, on n'avait pas prévu d'aller coûte que coûte au bout, en tous cas on n'avait pas prévenu nos parents... Mais qui t'empêche d'aller à l'endroit le plus éloigné en voiture de la France ? (Rires)
Thomas : On s'est rendus compte qu'à chaque fois, on pouvait pousser un peu plus loin et on s'est pris au jeu comme on avait le temps. Une autre vision des vacances, par rapport à l'île de Ré ! (Sourire)
Comment s'organise le Mongol Rally ? Quel était votre itinéraire ?
Céline : On s'y est pris trop tard pour être vraiment inscrits au Mongol Rally et les frais étaient super élevés, d'autant qu'on ne voulait pas vraiment faire la course pour le classement... Mais on a fait le même voyage ! On a acheté notre Subaru et on s'est aussi fixé pour but de lever de l'argent pour une association en Mongolie. Puis on a rejoint la course en cours de route et on a croisé tous les participants au fil du temps. On a donc traversé la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l’Albanie, la Grèce, la Turquie, la Géorgie, l’Arménie, l’Iran, le Turkménistan, le Kazakhstan, la Russie et enfin la Mongolie entre le mois de juillet et le mois d’octobre.
Notre itinéraire était un peu fixé par les délais de visas qui étaient parfois assez serrés, on avait un calendrier à tenir pour traverser certains pays qui ne rigolaient pas là dessus (Sourire).
« C'est assez fatigant émotionnellement parce qu'on passe vraiment d'une culture à l'autre. »
Pendant un tel voyage de 4 mois, vous avez sûrement eu des hauts et des bas ?
Céline : Je dirais que c'était quand même un voyage facile. Le fait d'avoir une voiture, c'est comme si on avait notre maison avec nous, rien à voir avec un voyage en moto par exemple ! Ce qui peut être difficile quand même est lié directement au fait de voyager : on s'accorde assez peu de vraies pauses, souvent c'était trois ou quatre jours max, à part en Iran où on a eu un vrai coup de coeur ! C'est assez fatigant émotionnellement de changer tout le temps parce qu'on passe vraiment d'une culture à l'autre. Par exemple, après l'Iran, on est arrivés au Kazakhstan, un ancien pays soviétique rapidement converti au capitalisme : on est passés de la police des moeurs qui vérifie à la fois que les manches des hommes ne sont pas retroussées et que les voiles des femmes sont bien mis, à d'immenses panneaux de pub pour des gels douche. On s’était bien habitués à la culture iranienne et passer aussi brutalement à une nouvelle culture nous a fait un choc ! (Rires)
Thomas : De façon générale, je crois qu'il faut faire attention à la lassitude du voyage. Il y a un livre de Kundera qui fait l’éloge de la lenteur (NDLR : La Lenteur) et qui nous a beaucoup parlé pour ce voyage en voiture. Par rapport à l'avion, c'est un super moyen de transport, car on prend le temps, et on apprend beaucoup. Et en même temps, à force d’être enfermés, on finit par trouver confortable d’enchaîner les kilomètres sans sortir de sa voiture. Il faut paradoxalement un peu se faire violence pour en sortir !
« Les rencontres sont d’autant plus fortes quand tu as vraiment besoin des gens et que ton voyage, si ce n’est ta vie, dépend de leur aide ! »
Défis, courses, rencontres, avez-vous un souvenir en particulier qui vous a marqués ?
Céline : Comme nous sommes partis avec un petit budget, on essayait souvent de dormir chez les gens et ça nous a permis de faire des rencontres incroyables, des familles de substitution qui nous partageaient tout !
En particulier, une fois, notre voiture est tombée en panne au Kazakhstan au milieu de nulle part, mais juste devant un petit garage. Le garagiste s’est pris d'affection pour nous, parce qu’il était fan absolu de Zidane et qu’il voulait absolument rencontrer des Français, du coup il a vu ça comme un signe ! (Rires). Et c’est rigolo parce que généralement à chacune des rencontres on disait à nos hôtes qu’ils étaient les bienvenus chez nous en France, tout en se disant qu'au Kazakhstan on avait peu de chances de les revoir... Et en fait si ! La fille du garagiste a réussi à avoir une bourse d'étude pour venir en France et nous a téléphoné en arrivant pour venir à la maison. C'était génial de se dire qu'en fait ce ne sont pas des paroles en l'air et que la vie peut parfois d'amener à revoir ces gens.
Thomas : Les rencontres sont d’autant plus fortes quand tu as vraiment besoin des gens et que ton voyage, si ce n’est ta vie, dépend de leur aide ! C’est puissant, c’est cool. (Sourire)
Pour une telle aventure, est-ce un avantage de voyager en couple ?
Céline : C’est un voyage que tu ne peux pas faire avec n'importe qui parce que tu vis vraiment dans une proximité intense pendant une longue période. On alterne forcément entre joie, surprise, mais aussi fatigue et coups de barre... Mais avec Thomas finalement ça nous a plus soudés qu’autre chose (Sourire). Dans l’ensemble, c’est aussi un travail à faire sur soi pour ne pas céder à l’agacement, mais aussi savoir se reposer sur l’autre. On a bien réussi à se soutenir, à prendre le relai lorsque l'autre avait un coup de mou.
Thomas : Je dirais qu’il faut être le plus franc possible avec l’autre. C'est comme si on vivait sur un bateau : on ne peut pas se cacher comme on peut le faire même à ses proches quand on vit dans une grande ville !
Comment avez-vous réussi à vous compléter ? Vous étiez-vous réparti les tâches ?
Celine : On faisait un peu tout ensemble. Thomas est plus sociable donc c’est généralement lui qui allait toquer à la porte des gens pour dormir chez eux.
Thomas : Et être avec une fille ça aide dans le relationnel, ça fait moins peur !
Céline : (Rire) Ca me rappelle une fois où l’on s’est fait arrêter au milieu de nulle part pour excès de vitesse. On s'est retrouvés dans la voiture des policiers sans nos passeports et il fallait trouver un moyen de s'en sortir... Tout à coup, une grosse chanson de variété française est passée à la radio et j'ai commencé à chanter avec eux, j'ai tout donné pour les faire rire et les amadouer. Et ça a fonctionné, on a pu repartir juste après ! (Rires).
Comment vous êtes-vous préparés techniquement pour 30.000km de voiture ?
Thomas : J’ai fait pas mal de Lego techniques quand j’étais petit, ça aide ! (Rires). Plus sérieusement, j'avais regardé en amont la mécanique de la voiture, mais vraiment dans les grandes lignes, pour comprendre comment ça fonctionnait.
Céline : Bon, après Thom est quand même super observateur donc à chaque passage dans un garage il passait des heures à scruter chaque mouvement des garagistes. Et puis sinon dans l'ensemble on leur faisait confiance...
Thomas : Dans un autre voyage, on nous a dit une fois « Sur terre, il y’a plus de gentils que de méchants »: et c'est vrai ! Ça nous suit toujours. C’est difficile d'être toujours méfiant ou sur ses gardes, sans être naïf pour autant, il faut un entre-deux intelligent. C'est comme ça qu'on peut s'ouvrir aux autres.
« Dans les voyages, les liens se créent rapidement et de façon très intense. »
Vous êtes-vous fait des amis sur votre chemin ? »
Céline : Carrément ! Des Anglais, des Néerlandais, Des Brésiliens... Dans les voyages, les liens se créent rapidement et de façon très intense. On partage un peu la même vie le temps d’un moment, nos astuces pour dormir dans les voitures... On est encore en contact avec une bonne partie d’entre eux, alors qu'on n'avait vraiment rien à voir...!
Thomas : On se rend compte que dans notre quotidien, c’est assez difficile de sortir de notre cercle, alors que quand tu voyages tu coupes avec tout ça, tu rencontres des gens vraiment différents et ça fait du bien !
Et au-delà de votre voyage, pouvez-vous nous parler de votre engagement associatif ?
Céline : Ça a permis de donner un bel objectif à notre voyage, on a créé un crowdfunding pour l’association Cristina Noble qui accompagne des enfants orphelins au Vietnam et en Mongolie. On a réussi à lever 4.000€, avant et pendant notre périple. C'était un engagement auprès des enfants, mais aussi des donateurs, pour les tenir au courant de notre parcours.
Thomas : Mine de rien c'était du boulot de sortir l'ordi, poster les photos et les comptes rendus... Et c'est moins simple que ça en a l'air ! (Rires)
Ce voyage, vous l’avez commencé à 2, terminé à 3. Qui est donc ce petit chat qui vous a suivis ?
Céline : C'était Chachou, je suis tombée enceinte… ! (Rire). À l’image de notre voyage, c’était vraiment une belle surprise. On était en Iran, l’un de nos coups de cœur du voyage. On se baladait à Yazd lorsque deux Iraniens nous ont interpelés, ils avaient trouvé un chat sous le capot de leur voiture. Il faisait à peine la taille d'une main ! Ils nous l'ont donné sans trop nous laisser le choix. On a essayé de trouver quelqu'un pour l'adopter, sans succès... Jusqu'à ce qu'on tombe sur un vétérinaire, une femme géniale qui parlait parfaitement anglais, à qui on a expliqué qu'on ne pouvait pas le garder à cause du voyage et des frontières, même si c'était le 36ème chat que je voulais adopter ! (Rires). Elle l'a lavé, vacciné, et nous a demandé de le garder, comme un emblème de ce voyage.
20.000 kilomètres plus tard, Chachou avait réussi à faire tout le voyage avec nous. On devait la cacher à chaque frontière, en particulier à l'entrée en Europe — on a même dû la piquer pour la faire dormir ! —, mais chaque fois les douaniers n’y ont vu que du feu.
« C'est toujours un choc de revenir, avec le poids de raconter son voyage, alors que chaque interlocuteur attend un récit différent. »
Retour en UE, puis en France, puis à Paris... Après 4 mois dans la voiture comment vous êtes-vous réhabitués au quotidien parisien ?
Céline : Je crois que l’on ne se réhabitue jamais. Au contraire, ça réaffirme notre envie de repartir encore plus loin. C'est toujours un choc de revenir, avec le poids de raconter son voyage, alors que chaque interlocuteur attend un récit différent. C’est assez personnel et finalement très difficile de synthétiser une aventure de 4 mois !
Temps additionnel :
Votre moment le plus compliqué ? Céline - Perdre les clés dans un désert au Turkménistan, à côté des "cratères de feu".
Votre plus beau moment ? Céline - Retrouver les clés… (Rires).
Le plus beau paysage ? Thomas - La vallée de la mort, à la frontière entre l’Arménie et l'Iran. Céline – Les nuits étoilées dans le désert Mongol.
Top des équipements à ne pas oublier ? Céline – Un savon, une glacière et du jager. Thomas – Des chaises de camping Décathlon - petit confort coupable à poser au milieu du désert ! - et un instax, un appareil qui développe les photos immédiatement.
Et pour se donner une idée, voici le teaser de présentation de la course par The Adventurists :
Mongol Rally starter pack 🌟
Budget : 10.000€ à deux pour trois mois avec notamment :
2.500€ pour l'achat de la voiture (Subaru Impreza brek sur LeBonCoin)
Environ 500€ de visas
Entre 3.000 et 4.000€ d'essence
Environ 500€ de préparation (outils) et de réparation de la voiture
Le reste en nourriture et activités (musées)
Durée : Pour la victoire, deux semaines sinon trois mois permettent de bien profiter !
Visas : faire les demandes auprès des ambassades à Paris, en anticipant des difficultés pour certains pays : en Iran, vous aurez besoin d’un Carnet de Passage en Douanes, tamponné lors du passage avec le véhicule (a l’aller et au retour).
Que mettre dans son sac ? Du chaud et du froid ! En voyageant dans autant de zones différentes entre juillet et octobre, il faut penser aux plages croates, aux fortes chaleurs des déserts iraniens, mais aussi aux altitudes des plateaux kazakhs, les frontières de la Mongolie et des monts de l’Altaï qui sont très élevés et où la température chute la nuit. Penser aussi à des petites bricoles à offrir aux gens que vous rencontrez !
Où et comment trouver la bonne voiture ? Quelques critères pour choisir sa voiture d'occasion :
préférer les véhicules avec moins de 200.000km, à essence, car plus puissantes et il peut arriver de ne pas trouver de diesel dans certaines régions.
Une voiture des années 2000 permet d'éviter qu’il y ait trop d’électronique dans le moteur, et de pièces plus rares et chères à réparer ou remplacer.
Un modèle à conseiller ? Une marque plutôt japonaise : une Subaru forester qui peut être rehaussée pour 200 ou 300€ ou bien une Honda CRV.
Autre conseil : se rapprocher d’un garage qui puisse vous aider avant de partir pour vérifier tous les points faibles (embrayage, rouille, plaquettes de frein) et au cas où vous tombiez en panne quelque part qui puisse vous commander la pièce en urgence et l’envoyer en DHL (max 10j où que vous soyez dans le monde)
L'organisation : l'association The Adventurists, qui propose aussi d'autres courses tout aussi barrées.
Contacts
Vous souhaitez contacter ou poser des questions à Céline ou Thomas pour préparer votre prochain roadtrip ? Contactez-les : thomasclaassendem@gmail.com
La communauté 🥁
Campsider & Arthur Rocle : Le futur de l'outdoor
Cette semaine, on continue de vous présenter et de vous donner des nouvelles de notre communauté !
Aujourd'hui, nous vous partageons le superbe projet d'Arthur Rocle et Thomas Gounot, cofondateurs de Campsider, première marketplace entièrement dédiée au matériel de sport outdoor d'occasion. Incubé entre Paris et Annecy, la jeune startup souhaite rendre le monde de l'aventure plus accessible et responsable.
Alors, si vous aussi vous êtes passionnés et sensibles à ces enjeux, Arthur vous partage un code promo de 10% pour partir à l'assaut de nouvelles aventures cet été. Rendez-vous vite sur le site Campsider, avec le code QUITEMPECHE21 !
Des nouvelles d'Enguevicsailing
Du côté d'Enguerrand et Victor, nos navigateurs qui préparent la Transat Jacques Vabre, sont partis dimanche pour la Normandy Race. Ils nous partagent leurs aventures sur les réseaux (Instagram & LinkedIn), et sont dix-septièmes au classement de ce jeudi matin, avec pour cap le Sud Ouest de l'Angleterre.
La minute adrénaline ⚡️
Un nouveau défi pour le kayak français
Nous vous avions déjà raconté une aventure sur le Yukon à la rame, cette fois on s'embarque sur la mer ! Le kayakiste Cyril Derreumaux s'est lancé le 1er juin dans un nouveau challenge : relier San Francisco à Hawaï sans assistance, soit une traversée de 4.000km (70 jours) en solitaire!
Il détient déjà le record Guinness de la traversée la plus rapide en équipe avec 3 coéquipiers, après avoir remporté la "Great Pacific Race" en 39 jours en juillet 2016. On a bien l'intention de suivre ses exploits juste ici —> https://solokayaktohawaii.com/
Vos retours et suggestions nous aident, contactez-nous 💡
Merci à toutes et à tous d’avoir suivi la newsletter #11 ! N’hésitez pas à nous partager vos impressions en répondant simplement à cet email. Et si cette nouvelle édition vous a plu, sentez-vous libre de la partager autour de vous ⚡️
Gabrielle & Baptiste.