Nathan Paulin, lorsque la vie ne tient qu'Ă un fil đ€žđŒââïž
Hello ! Ici Gabrielle et Baptiste, aventuriers du dimanche, nous vous partageons toutes les deux semaines le récit des plus grands athlÚtes-aventuriers de la planÚte.
Aujourdâhui, nous fĂȘtons notre dixiĂšme anniversaire avec Nathan Paulin ! Lâoccasion de nous faire un petit cadeau en nous partageant vous retours ici !
Nathan Paulin : âSe remplir de pensĂ©es positives pour gagner le combat mentalâ
Au programme :
đ Lâentretien avec Nathan Paulin (6 min)
đ Le starter pack de la slackline (1 min)
âĄïž La minute adrĂ©naline - La dĂ©tresse nĂ©palaise (1 min)
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Nouveau
- La communauté sur la transat Jacques Vabre (1 min)
đ RĂ©sultat du jeu concours
âSalut moi c'est Nathan, je suis funambule professionnel et j'ai parcouru le monde entier sur un filâ. Bienvenue sur Qui t'empĂȘche...
Avez-vous dĂ©jĂ ressenti des frissons de vertiges dans tout votre corps en escaladant un rocher ou en vous penchant un peu trop au-dessus du vide ? C'est avec ces sensations que nous fĂȘtons aujourd'hui notre dixiĂšme Ă©dition avec Nathan Paulin, figure internationale de la slackline, qui a parcouru le monde entier sur un fil. Des falaises de La RĂ©union Ă la traversĂ©e entre la Tour Eiffel et le TrocadĂ©ro, Nathan a marquĂ© sa discipline par son audace, sa crĂ©ativitĂ© et ses records.
Enfant avec la peur du vide, adolescent hyperactif et finalement champion de l'équilibre sur une sangle pas plus large qu'un ticket de métro, il nous fait le récit de son parcours hors norme.
Nathan, comment es-tu devenu funambule professionnel ?
Tout a commencé en 2011, je m'ennuyais pendant l'été alors j'ai pris une sangle dans le garage de mes parents et que j'ai commencé à marcher dessus. Je n'ai pas tout de suite eu de vraies sensations: comme rien n'est fixe, c'est un peu comme si je réapprenais à marcher ! Mais j'ai persévéré et trÚs vite progressé. Je me demande comment j'occupais mon temps avant ! (Rires).
AprĂšs le lycĂ©e, j'ai suivi des Ă©tudes de gĂ©nie mĂ©canique, mais je passais tout mon temps libre sur ma ligne et dans des festivals de slack, oĂč j'ai commencĂ© Ă faire mes premiers records : 400 mĂštres, 470, et jusqu'Ă 1662... C'est ce qui m'a fait connaĂźtre et c'est lĂ qu'un agent m'a repĂ©rĂ© et m'a proposĂ© d'essayer de vivre de mon sport. C'Ă©tait un gros dilemme pour moi, c'Ă©tait comme se jeter dans le vide ! (Rires) Finalement, j'ai choisi de le suivre, c'est comme ça que j'en suis lĂ . J'ai eu de la chance d'ĂȘtre soutenu par mes parents, qui m'ont toujours protĂ©gĂ© des remarques nĂ©gatives, ça m'a beaucoup aidĂ©.
Quelle traversĂ©e tâa le plus marquĂ©Â ?
Je rĂ©ponds souvent des choses diffĂ©rentes, car chaque fois, les raconter me permet de les revivre ! (Sourire) Par exemple, la traversĂ©e Ă La RĂ©union a Ă©tĂ© forte pour moi, c'Ă©tait mon premier record en high line, 403 mĂštres de distance dans le vide en 2015, pas loin du Piton de la Fournaise. On a montĂ© une expĂ©dition avec des copains qui voulaient en faire un film, c'Ă©tait assez impressionnant : aprĂšs trois heures de marche dans une vallĂ©e, nous sommes arrivĂ©s sur une falaise avec jusqu'Ă 500 mĂštres de vide Ă certains endroits. Installer la ligne Ă l'endroit choisi sur 400 mĂštres a Ă©tĂ© une grosse logistique et j'ai eu du mal Ă dormir les sept nuits avant la traversĂ©e, mĂȘme si je n'avais pas l'impression d'ĂȘtre stressĂ©... Lâendroit Ă©tait splendide, je me souviens des diffĂ©rences de reliefs et de couleurs, et des contrastes fabuleux entre le rocher noir et la vĂ©gĂ©tation. Et puis je me souviens surtout de la joie de partager cette rĂ©ussite aprĂšs le dernier pas avec mes copains sans qui je n'aurais pas pu faire ça !
« Ma technique, c'est de me remplir de pensées positives de mes proches ou de la beauté du lieu pour gagner ce combat mental. »
à quoi penses-tu pendant ces traversées ?
Comme je fais ça pendant des heures, tout peut me passer par la tĂȘte, comme tout passe par la tĂȘte de quelqu'un dans une situation "normale" ! (Rires). C'est vraiment par phases : quand je me lĂšve, je vais me concentrer sur mon corps et apprivoiser le lieu autour de moi en me crĂ©ant une bulle. Ensuite, je dĂ©roule et je reste dans mes pensĂ©es, qui sont souvent un peu simplifiĂ©es ou juste dans la contemplation du moment prĂ©sent. Je suis souvent plus apaisĂ©, mais je peux aussi avoir des coups de stress. Dans ce cas, c'est difficile de lutter contre l'envie de tomber, on pense que ça va ĂȘtre la dĂ©livrance et, du vent Ă la crampe, on se cherche toutes les excuses ! Ma technique, c'est de me remplir de pensĂ©es positives de mes proches ou de la beautĂ© du lieu pour gagner ce combat mental.
Quand je suis dans le contexte d'un spectacle, dans un stade par exemple, le stress est trÚs différent. J'essaie plutÎt de capter toute l'énergie de ces quinze ou vingt mille personnes pour ressentir les choses en plus fort.
âCâĂ©tait si dĂ©sagrĂ©able que je me suis dit que je ne recommencerais jamais !"
Un funambule qui a la peur du vide c'est assez unique, comment as-tu réussi à dompter cette peur ?
Ăa n'a pas Ă©tĂ© si simple, plus jeune, j'ai beaucoup pleurĂ© de ma peur en montagne. Je ne me sentais pas vraiment montagnard comme je devais l'ĂȘtre. La slackline m'a vraiment donnĂ© confiance en moi, notamment en commençant Ă ras du sol. Quand j'ai commencĂ© Ă en faire dans le vide, la toute premiĂšre fois, je suis tombĂ© et voir tout dĂ©filer et tourner autour de moi Ă©tait si dĂ©sagrĂ©able que je me suis dit que je ne recommencerais jamais ! Et puis je me suis remis en selle avec de la musique dans les oreilles. J'ai fait beaucoup de traversĂ©es avec, mais j'ai ensuite arrĂȘtĂ©, car je ne voulais pas ĂȘtre dĂ©pendant et ĂȘtre plus Ă l'Ă©coute de mes sensations. AprĂšs, cette peur n'est vraiment jamais loin.
Elle peut revenir dans certains contextes, selon mon état de fatigue ou de stress. à Moscou par exemple, j'étais invité pour une traversée entre des buildings de 350 mÚtres de haut. Je n'avais rien installé et suis arrivé uniquement pour le record. Je me suis retrouvé directement face au vide et c'est toujours plus impressionnant pour un immeuble, car c'est vraiment rectiligne comme falaise ! Il y avait des invités, des voitures minuscules en bas... J'ai eu trÚs peur tout à coup, je pensais que je n'arriverais pas à faire vingt mÚtres, je tremblais ! Et puis en avançant j'ai retrouvé mes automatismes, j'ai repris confiance et retrouvé mon plaisir.
Pourrais-tu nous partager un conseil pour gérer sa peur ?
Pour les peurs qui nous empĂȘchent de faire ce que l'on veut, je pense qu'il faut avant tout se concentrer sur ses sensations et sur ce qui se passe Ă l'intĂ©rieur de nous. Souvent je ferme les yeux, car cela me permet d'ĂȘtre plus alerte sur ce que je ressens et sur mes quatre autres sens. MĂȘme si c'est difficile, il faut essayer de passer du temps dans la situation qui nous fait peur pour habituer son cerveau Ă fixer son attention. C'est en dĂ©cryptant ces sensations et en les apprivoisant qu'on peut gĂ©rer et dĂ©passer ces peurs !
"Si tout est bien fait, c'est moins dangereux que l'alpinisme ou le Vendée Globe."
Tu as fait le choix de toujours rester accroché. Quelle importance accordes-tu à ton équipement ?
Effectivement, je suis toujours attachĂ©, c'est quelque chose sur lequel je ne veux pas transiger mĂȘme si je respecte ceux qui ne le sont pas et qui veulent chercher un sentiment de libertĂ© totale. Ăa dĂ©pend vraiment de ce qu'on recherche. Je me considĂšre comme chanceux, tout le monde trouve ça trĂšs impressionnant, mais, mais en termes de prise de risque, c'est trĂšs faible ! Si tout est bien fait, c'est moins dangereux que l'alpinisme ou le VendĂ©e Globe.
ConcrĂštement, ma sangle, c'est une ceinture de sĂ©curitĂ©, mais en deux fois plus Ă©troite. La dimension la plus importante, c'est l'installation : le jour oĂč je nĂ©glige cette partie, je suis mort !
Je suis le premier en vĂ©rifier la soliditĂ©, on la pose avec des drones aujourd'hui. On me voit seul marcher dans le vide, mais il y a aussi toute une Ă©quipe autour de moi, toute une bande de copains, qui m'aide Ă rĂ©aliser mes rĂȘves !
"Je fonctionne vraiment au plaisir. Pour moi c'est primordial, car c'est un sport qui marche au mental."
Quel est l'entraĂźnement type d'un funambule ?
Je ne passe pas mes journées entiÚres sur des sangles : la slackline, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ! (Sourire) Il m'arrive de ne pas en faire pendant quatre mois, l'hiver, quand je préfÚre faire du ski. Mais c'est important que je reste en forme physique donc je pratique plusieurs sports en montagne : course à pied, randonnée, parapente... La slack, ça demande beaucoup de concentration et d'endurance, mais pas vraiment de cardio et j'aime bien les sports qui me permettent aussi de me dépenser à fond !
Ă part ça, je me prĂ©pare rarement spĂ©cifiquement pour un projet. J'en ai sept Ă la fois en ce moment comme tout ne se concrĂ©tise pas et leur prĂ©paration logistique demande beaucoup d'Ă©nergie. Pour le reste, je fonctionne vraiment au plaisir. Pour moi c'est primordial, car c'est un sport qui marche au mental. C'est l'avantage d'un sport oĂč il n'y a pas de compĂ©titions !
Record, longueur, paysage, comment décides-tu d'une nouvelle traversée ?
Aujourd'hui, je ne dĂ©cide plus en fonction de la longueur, mĂȘme si je l'ai fait pendant environ huit ans, jusqu'en 2018. Je fonctionne plutĂŽt au rĂȘve. Le projet fou sur lequel je travaille en ce moment, c'est la traversĂ©e entre la tour Eiffel et la tour Montparnasse ! Mais j'apprends Ă ĂȘtre pragmatique, Ă saisir les opportunitĂ©s comme elles viennent sans trop les provoquer pour ne pas ĂȘtre déçu si j'ai bossĂ© comme un fou et que ça ne fonctionne pas. En tous cas, maintenant, c'est plutĂŽt la beautĂ© du projet qui prend le dessus.
Temps additionnel :
Ton prochain dĂ©fi de rĂȘve ? Tour Eiffel â Tour Montparnasse: 2,7 kilomĂštres pour deux heures de traversĂ©e. Un rĂȘve de gosse !
Un conseil pour se concentrer ? Passer le maximum de temps à faire une activité qui nous plaßt et qui fixe notre attention pour transposer cet état d'apaisement et de concentration sur d'autres choses.
L'endroit rĂȘvĂ© pour poser sa slackline ? Les Ăźles Marquises, au milieu du Pacifique.
Ta routine d'entraĂźnement ? Ăcouter de la musique sur la ligne. Ăa me donne l'impression de danser.
Un livre Ă recommander ? Du courage de GĂ©rard Guerrier aux Ă©ditions Paulsen. Il Ă©tudie toutes les formes de courage avec des exemples inspirants de sportifs, d'aventuriers, de scientifiques ou de secouristes.
La slackline starter pack đđŒ
Bon, Ă©videmment personne ne vous empĂȘche de marcher de la tour Eiffel Ă la tour Montparnasse suspendu sur un fil. NĂ©anmoins, si vous considĂ©rez avoir besoin d'un peu dâentraĂźnement d'ici lĂ , on vous donne quelques pistes pour vous confronter Ă la Slackline.
Partager les bonnes pratiques, plusieurs communautés sur les réseaux sociaux existent, 'Slackline France' (6.300 membres) sur Facebook par exemple.
S'Ă©quiper avec du bon matĂ©riel, Slack Inov est la rĂ©fĂ©rence (entre 80 et 100âŹ)
Trouver oĂč se lancer prĂšs de chez soi, la carte ultime des spots de slackline en France
Sâinspirer des meilleurs et rĂȘver avant tout : le portrait de Nathan Paulin sur TF1 du mardi 4 mai 2021.
Contacts
Vous souhaitez contacter ou poser des questions à Nathan ? Suivez-le sur instagram ou directement via mail: contact@nathanpaulin.com
La communautĂ© Qui tâempĂȘche â”ïž
Cette semaine, nous introduisons une nouvelle catégorie à notre newsletter : communauté ! Au cours des 6 derniers mois, vous avez été des centaines à nous partager vos aventures toutes plus folles les unes que les autres. Désormais, à travers cette rubrique, nous souhaitons également vous aider dans l'accomplissement de ces projets.
Enguerrand et Victor, deux jeunes ingĂ©nieurs de lâEPFL, ont dĂ©cidĂ© de rĂ©aliser leur rĂȘve et de participer Ă la prochaine Transat Jacques Vabre en Class40. Nos deux amis se sont donc lancĂ©s dans un vĂ©ritable projet entrepreneurial, durant lequel la polyvalence est de mise. Pour rĂ©aliser leur rĂȘve, ils devront parcourir 8.000 km en autonomie complĂšte entre Le Havre et la Martinique. Ă bord de leur voilier, le Class40 115, Enguerrand et Victor passeront prĂšs de 20 jours en mer, un pĂ©riple qui nĂ©cessite une prĂ©paration, sponsors et dĂ©termination en acier !
Pour en apprendre plus sur leur aventure vous pouvez les suivre sur Instagram @enguevicsailing ou sur LinkedIn
Une premiĂšre grande Ă©tape les attend dâici quelques jours avec la participation Ă la Normandy Channel Race, une course dâune semaine qui partira de Caen et les fera naviguer en Manche et en mer celtique ! DĂ©part le 30 mai pour notre duo, bon vent !
La minute adrĂ©naline âĄïž
La détresse népalaise
Voici trois semaines que nous vous emmenons au Népal sur les pas de Kilian Jornet dans son nouveau défi.
Si l'alpinisme a Ă©tĂ© un moteur de la croissance Ă©conomique du NĂ©pal ces derniĂšres annĂ©es, le pays est aujourd'hui au coeur d'une crise sanitaire sans prĂ©cĂ©dent. Il recense plus de 8.â600 cas de Covid-19 par jour, contre environ 100 il y a seulement un mois. Les hĂŽpitaux dĂ©passĂ©s auraient besoin de 25.000 bouteilles d'oxygĂšne pour faire face Ă la vague de malades dont le nombre explose.
à la recherche de toutes les ressources possibles, le gouvernement népalais, qui avait laissé revenir les touristes en Himalaya, a fait appel aux alpinistes pour qu'ils rapportent leurs bouteilles afin d'aider les services de soins intensifs.
Plusieurs fondations se mobilisent pour venir en aide Ă la population gravement touchĂ©e. Pour jeter un coup d'oeil â et donner un coup de main â l'association Save the children a ouvert une cagnotte.
đ RĂ©sultat du jeu concours
Félicitation à  Bettina Leblanc qui remporte le poster dédicacé du film Zabardast. Merci à JérÎme Tanon pour sa participation !
Vos retours et suggestions nous aident, contactez-nous đĄ
Merci Ă toutes et Ă tous dâavoir suivi la newsletter #10 ! Nâoubliez pas de rĂ©pondre Ă ce petit questionnaire rapide pour nous aider Ă nous amĂ©liorer, câest juste ici (2min).
NâhĂ©sitez pas Ă nous partager vos impressions en rĂ©pondant simplement Ă cet email. Et si cette nouvelle Ă©dition vous a plu, sentez-vous libre de la partager autour de vous âĄïž