Sarah Marquis, l'expédition comme mode de survie
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Je suis Baptiste, "aventurier du dimanche" et entrepreneur la semaine !
Sur "Qui t'empêche", je te propose de partir avec mon équipe à la rencontre d'athlètes-aventuriers, professionnels ou amateurs, et de leurs anecdotes passionnantes.
Le tout retranscrit avec talent par mon co-pilote Martin Boissereau.
Temps de lecture :
- Entretien : 10 min
- Pour aller plus loin : 2 min
- La minute adrénaline : 1 min
- Le jeu de la semaine : 1 min
Sarah Marquis: "La préparation, c'est 50 % du succès d'une expédition"
PHOTO : Sarah Marquis
Après 25 années d’expéditions à travers le monde, Sarah Marquis s’est lancée dans une nouvelle aventure : l’écriture de son premier roman “À dos d’oiseaux”. La rayonnante exploratrice suisse, membre des National Geographic Explorers, a une nouvelle fois su se réinventer et s’adapter “sans avoir peur de penser comme les autres ne pensent pas”. Depuis sa tiny house située dans une forêt des Alpes suisses, elle a eu l’idée d’un “trailer du livre”, histoire de continuer à “se positionner là où personne n’a mis le pied”. La bande annonce terminée, cette “gamine que tout intéresse” de 48 ans s’est confiée sur ses nombreuses expéditions en Amériques du Nord et du Sud, en Asie, en Océanie ou en Europe. À pied, seule avec son sac à dos pendant plusieurs mois au sein de forêts hostiles, de canyons étroits ou de montagnes vertigineuses, elle a toujours suivi les mêmes objectifs : explorer ses limites et se reconnecter avec la nature. Récit.
Au cours de vos expéditions, vous avez notamment été attaquée par des cavaliers mongols et avez subi une prise d'otages par des trafiquants de drogue au Laos... Comment s'en sortir face à l'imprévisible ?
Sarah Marquis : « C’est vraiment être “smart” (intelligente, NDLR). Ce qui me permet toujours de m'en sortir, c'est ma capacité à lire au-delà de ce que je vois avec les yeux. Je lis toujours la nature, les hommes ou ce qui m'entoure avec mon ressenti, mon instinct : l’odeur, comment leur corps bouge, sentir la tension, etc. Au fil des années, cette lecture s’affine et devient un vrai outil de communication sans la parole. Lire une situation et comprendre ce qui s'y passe permet de désamorcer le danger. À partir de là, réagir en conséquence relève de l'intelligence : “be smart”. Ce n’est pas mental, c’est être l'animal dans la forêt. Les choses n'ont pas besoin d’être censées mais elles ont besoin de raisonner. Pour cela il faut enlever les couches de qui on est dans cette société, être capable d’être nue et d’être soi-même au plus profond de son âme. Seulement là, la vérité va raisonner. »
PHOTO : Sarah Marquis
C’est de cela dont vous parlez lorsque vous dites : “Je me nettoie pour pouvoir partir” ?
S.M. : « Oui c'est ça. Je me mets dans une bulle où je ne laisse plus rentrer le stress ni les petites conversations, les trucs inutiles. Je bloque tout, je me concentre sur ma mission et je ne suis déjà plus là, quelque part, gentiment mais sûrement. (Elle réfléchit) On ne peut pas sauter d'un monde à l'autre comme ça puis se dire “tout va bien aller”. Physiologiquement, tout prend du temps. Tout tout tout (elle insiste). Dans notre monde on veut tout vite parce que la vitesse à laquelle on vit, c'est normal. On le veut de plus en plus d'ailleurs : plus d’efficacité, etc. Mais la vitesse de la nature, de notre corps et de l'univers n’est pas la même. Pour retrouver cette vitesse naturelle, il faut un sas de déconditionnement, comme quand on fait de la plongée. Cette préparation, c’est le sas en fait. »
"Préparer le corps mais aussi la tête"
Est-ce que vous suivez toujours une préparation particulière ?
S.M. : « Oui, c'est indispensable ! La préparation, c'est 50 % du succès d'une expédition. C’est important. Ces longues sorties de préparation sont à la fois physiques et mentales. Je commence à peler l’oignon, à enlever les couches. Mon entourage vous dirait que je deviens de moins en moins accessible et de plus en plus chiante (rires). Après on arrive à un “climax” où les gens disent : “Non mais Sarah je crois que c’est l’heure là, il faut y aller !” (rires). Je sors de cette vie ici pour rentrer dans l'autre parce que je n’ai pas besoin des mêmes outils ici que là-bas. Je dois peler ces couches pour être une éponge sur le terrain jusqu’au moment où j’arrive de nouveau à ressentir ce qui se passe autour de moi. C'est un petit peu psychédélique comme truc parce que c'est très difficile au niveau mental. C’est pour ça que ça prend du temps et ces longues sorties de marche avec mon sac à dos de 5, 6, 7 ou 8 kilos sont conçues pour préparer le corps mais aussi la tête. »
Dans vos expéditions, au bout de quelques mois, vous dites devenir la nature, le sable, le vent. Qu’est-ce que c'est “devenir la nature” ?
S.M. : « Le Nirvana (rires). Ce sont des moments de grâce, qui ne durent pas. Je remercie l’univers tous les jours d’avoir vécu ça parce que j’ai eu cette sensation au fond de moi de ce qu’est la nature, ce que ça fait de raisonner comme la nature. Pour moi, ce sont des choses qui arrivent après de très très longs mois ou de longues années d’efforts constants. Et tout d'un coup il y a ces 10 secondes de grâce qui justifient tout le reste. C’est l'ultime quête. »
"J'utilise mon corps comme un laboratoire"
Qu’est-ce qui vous motive à faire tel ou tel choix d’expédition ?
S.M. : « C’est ma vie, ma quête. J'ai commencé par faire de la survie il y a très longtemps et mon rêve ultime c'est de partir avec rien et pouvoir survivre. Je veux savoir si nous, en tant que Homo sapiens, on arrive à survivre encore dans la nature ; de quoi on est fait. J'utilise mon corps un peu comme un laboratoire. Je veux voir jusqu’où on peut aller et je suis certaine qu'on a encore une marge de manœuvre énorme. Je veux explorer ça, aller au bout et comprendre. Je veux vraiment lancer des messages d'espoir en disant : “Mais les gars arrêtez de dormir quoi ! Regardez ce qu'on peut faire !” C’est plutôt ça, de dire : “On a tous les maux de la planète en ce moment, mais non ! Ça c'est si tu restes dans ta bulle, là où tu es. Essaie de sortir de la bulle, regarde ce qui est possible !” Et ça s'appelle des explorateurs ou des exploratrices (rires). »
En expédition, comment réussir à rester sur vos gardes tout en vous ouvrant aux autres ?
S.M. : « Ah bah ce n'est pas possible ! (rires) À un moment donné vous êtes hors de votre zone de confort donc dans la zone de danger. Il faut être “smart” , sentir le danger, lire le décor à multiples couches. Ce n’est pas dans les guides ni dans les livres que vous allez trouver ça ! C’est grâce à votre perception de la situation. Par exemple, en Chine, j’étais dans une gorge où je marchais tous les jours. Je n’aimais pas ce canyon parce qu’il y avait deux grosses masses rocheuses de chaque côté de la rivière. Il me restait un tout petit espace pour poser ma tente et, si une pierre tombait de la falaise, je finissais écrasée comme une crêpe. J’ai posé ma tente malgré tout. Quand il a fait nuit, je suis rentrée dans ma tente, j’ai commencé à dormir puis je me suis réveillée et je me suis dit : “Je ne le sens pas.” Je me suis rhabillée, j’ai posé ma tente 100 m plus loin et pendant la nuit une immense pierre est tombée où j’avais ma tente. »
"Si je restais cinq minutes de plus au fond, c'était fini"
En Tasmanie, vous avez également chuté de 15 mètres avant de vous réveiller au fond d’une gorge, blessée, dans une eau glaciale. Comment êtes-vous sortie de là ?
S.M. : « Je m'en suis sortie parce que j'ai 25 années d’expérience. Si j'étais tombée dans la même gorge 15 ans en arrière, je ne m’en sortais pas. Dans ces situations, l’état d'esprit de survie s’enclenche. Parce que j'ai vécu des situations difficiles avant, je sais que l'esprit est un vrai outil. Ce qu'on pense à ce moment-là va déterminer si vous allez mourir ou pas. Avancer petit pas après petit pas m’a permis de sortir vivante de cette gorge alors que j'avais la tête de l'humérus cassée (à l’épaule, NDLR) avec un sac de 30 kilos sur le dos. L’hypothermie commençait aussi à s’enclencher. Si je restais 5 minutes de plus au fond, c’était fini. C'est action-réaction : il faut rester connecté dans l'instant et clair dans sa tête malgré la douleur horrible afin de s’en extraire. Ce sont des années de pratique et d'accoutumance à cette douleur qui m’ont permis de sortir vivante de cette gorge. »
C’est une constante dans votre parcours : votre résilience et votre abnégation. Vous n'avez jamais eu envie d’abandonner et de rentrer chez vous ?
S.M. : « Je viens du Nord de la Suisse (rires), dans une région qu’on appelle le Jura. Ils sont tous comme moi là-bas (rires). Quand je fais quelque chose, j'ai cette niaque, ce truc. Je ne vais pas dans un endroit comme ça pour abandonner. Après, attention, il y a des situations, des zones et des choses qui font que parfois c’est plus “smart” d'abandonner que de continuer. Ça dépend de beaucoup de choses mais si je peux continuer, je continue. »
"La faim comme je l'ai vécue, ça ronge l'esprit"
Lors de votre expédition survie de 3 mois dans le Kimberley (Australie-Occidentale), en 2018, “la plus éprouvante psychologiquement”, vous avez eu faim, très faim. Qu’est-ce qu'on ressent à ce moment-là ?
S.M. : « Alors ça je ne le souhaite à vraiment personne ! (rires) C’est toujours un petit trauma. Ça m'a marquée au plus profond de mon âme. À la fin de n'importe quelle expédition, si on me disait “écoute Sarah il faut faire 3 jours de plus parce qu'il y a un problème”, ça ne me posait aucun soucis. Mais si là on m’avait dit : “Sarah fais 24h de plus”, je répondais “non”. La faim comme je l'ai vécue, ça ronge l’esprit. Il y a le côté physiologique mais c'est surtout l’esprit, comme si un gros monstre vert vous mangeait les tripes de l’intérieur. Ensuite il arrive à l'esprit et c’est là où ça commence à partir en zone rouge. À l'heure actuelle, j'ai toujours de la bouffe avec moi. Je me laisse rarement avoir faim parce que ça réveille ces mini trauma. »
PHOTO : Sarah Marquis
Être une femme et partir seule en expédition en Amérique du Sud, en Océanie ou en Asie, à quel point c'est plus difficile que pour un homme ?
S.M. : « Alors par où commencer ? (rires) Pendant des années, j'ai revendiqué cette différence parce que c'est beaucoup plus difficile pour une femme, pour 1000 raisons. Avec les années, j'ai compris que cette différence était un atout parce que j’ai remarqué que ma sensibilité ainsi que mes capacités à lire et à comprendre ce qui se passe autour de moi étaient bien supérieures à un homme, du fait de ma différence physiologique. J'ai réussi à retourner ça en ma faveur. C’est cette sensibilité, ce sixième sens qui fait de moi une femme. »
"J'ai compris qu'être une femme était un atout"
Dans votre livre “Sauvage par nature” vous évoquez à plusieurs reprises la “tribu des femmes”. Comment vous avez vécu cette solidarité internationale ?
S.M. : « Cette solidarité de “sister hood” elle existe vraiment. Nous, en Europe et les “caucasiennes” comme on les appelle, on a un peu oublié ça. On se regarde toutes de haut et puis on se crêpe le chignon (rires) ; on n'a pas compris qu’ensemble les “sisters” sont plus fortes en fait. Ailleurs, les femmes ont compris que c'était une force et le seul moyen de survivre. Se serrer les coudes entre femmes nous permet d'être plus fortes. C’est une belle leçon de vie que j'ai reçu de ces femmes en Chine ou en Mongolie. J’essaie de le reproduire. »
En ce moment, nous sommes contraints à la sédentarité. Après avoir marché autant de kilomètres dans le monde entier, comment vous vivez le fait de devoir rester “immobile” ?
S.M. : « Sarah Marquis dirait que l’aventure est un état d'esprit (rires). C'est vraiment ça ! J'ai recréé mon quotidien avec de la qualité : j'ai écrit un livre, plein de projets en cours. J'ai redéfini mon univers, recréé des rituels, je me suis re-concentrée sur une autre manière de voyager, intérieurement, avec la méditation, le yoga. Là je fais du kravmaga à fond. Il faut que je me bouge un peu (rires). Puis j’ai utilisé mon monde créatif et intérieur. Il faut être flexible : j’utilise la même capacité que j'utilise sur le terrain au milieu de la steppe mongole. C'est le même mode de fonctionnement. »
"Je suis toujours le petit saumon qui remonte la rivière"
Dans l'aventure, il y a aussi une dimension financière. Explorer des pays souvent très éloignés de la Suisse, où vous vivez, combien ça coûte ?
S.M. : « Ça coûte cher ! Ça coûte cher parce qu’il y a une préparation, des repérages, une équipe sur place en Suisse. C’est comme si vous montez une entreprise à chaque fois. C’est toujours la même histoire, la même base. Je le dis souvent : exploratrice ce n’est pas une histoire d'argent mais si tu n’es pas capable de monter un budget et de motiver les gens pour pouvoir partir, tu ne seras pas capable de survivre sur le terrain. Il faut avoir confiance en soi à 150 % pour aller vendre un projet qui n'a pas commencé et dont tu ne connais pas la finalité. C'est un truc de fou ! Donc tu dois être capable de partager ta vision et ton rêve jusqu’à ce que la personne en face se dise : “Je veux faire partie de ton rêve ! Allez on y va !” Ça, c'est croire en soi au fond de ses tripes et c'est du même outil dont tu auras besoin quand tout va mal, que tu seras au fond d’une gorge et qu’il faudra sortir de là. C'est bien fait parce que ces deux choses opposées sont complémentaires et font partie de la préparation. »
PHOTO : Sarah Marquis
Derrière Sarah Marquis l'aventurière, qui vous soutient au quotidien ?
S.M. : « Je suis toujours le petit saumon qui remonte la rivière (rires). J’ai 25 ans d'expérience mais le marché crash, l'économie crash, il y a le coronavirus, plus personne n’a d'argent et il faut recommencer à zéro. Pour la petite histoire rigolote : en Suisse le gouvernement a octroyé une aide aux habitants suite à la crise sanitaire due au COVID-19 pour les aider à s’en sortir. Moi je ne corresponds à rien : exploratrice ce n’est pas un job, écrivaine et conférencière non plus (rires). Je rigolais parce que je me suis dit : “J’ai toujours été en marge et je le suis encore 25 ans plus tard malgré tout.” Je sais que vu de l'extérieur être exploratrice ça paraît un peu glamour mais vu de l'intérieur c’est une lutte constante. Il faut toujours se réinventer. »
Propos recueillis par Baptiste Gamblin et Martin Boissereau
Pour aller plus loin :
PHOTO : Sarah Marquis
L’aventure Sarah Marquis : un trek magique en Australie
S.M. : “Il y a un trek dont on ne parle jamais mais génial ! Il est situé à l’Ouest de Australie : le Bibbulmun Track. Je fais ce trail avant chaque expédition. C’est 1 000 kilomètres mais on peut le faire par sections de 28 km donc c’est totalement faisable. Tous les soirs il y a un petit shelter avec un tank et de l’eau. Il n’y a pas plus facile que ça ! Pour quelqu’un qui commencerait à marcher c'est fabuleux. Puis pour la personne plus expérimentée, elle peut manger du kilomètre. Ça passe de la côte à l’intérieur, il y a tous les décors et tous les animaux possibles. Il est d’une magie, c’est inimaginable.”
Bio express :
PHOTO : Sarah Marquis
Sarah Marquis :
Suisse
48 ans
National Geographic Explorer
Principales expéditions :
2000 : traverse les État-Unis en 4 mois et 6 jours, de la frontière canadienne à la frontière mexicaine sur plus de 4 260 km le long du “Pacific Crest Trail”.
2002-2003 : traverse les déserts australiens à pied pendant 15 mois sur plus de 1 400 km.
2006 : a remonté la Cordillère des Andes pendant 8 mois sur 700 km en parcourant la terre des Incas, du Chili au Pérou via la Bolivie
2010-2013 : marche de la Sibérie à l’Australie pendant 3 ans en passant par la Mongolie, le désert de Gobi, la Chine, le Laos et la Thaïlande.
2015 : expédition de survie de 3 mois dans la partie la plus sauvage de l’Australie (Nord-Ouest), le “bush australien”, au cours de laquelle elle parcourt 750 km à pied.
2018 : a traversé l’Australie du Sud au Nord-Ouest pendant 3 mois à la recherche du tigre de Tasmanie, pas vu par l’homme depuis plus d’un siècle.
Principales distinctions / nominations :
2013 : élue “Aventurièr(e) européen(ne) de l’année”.
2014 : nommée pour le titre de “Aventurière National Geographic de l’année”.
2018 : considérée comme l’une des 30 femmes les plus influentes au monde selon le Condé Nast Travelers.
La minute adrénaline
Le champion de la semaine :
Mathieu Faivre, double champion du monde de ski alpin
Un bonheur n'arrive jamais seul. Après être devenu le premier champion du monde de la nouvelle épreuve de parallèle à Cortina d'Ampezzo, en Italie, ce 16 février, Mathieu Faivre a créé la sensation en s'imposant sur le slalom géant trois jours plus tard. À 29 ans, le Niçois au modeste gabarit (1,75 m, 78 kg) repart donc de Vénétie avec deux médailles d'or. Un exploit de taille pour ce skieur d'instinct qui, 53 ans après Jean-Claude Killy lors des Jeux Olympiques de Grenoble (1968), devient le premier Français sacré en géant lors d'une compétition internationale.
Vous pourrez également revivre sa victoire en parallèle : ici.
L'inspiration de la semaine :
Le sublime grand format “Kilian Bron, l'explorateur” (Stade 2, France 3)
Le pitch : “Vététiste de l’extrême, Kilian Bron repousse les limites à chacune de ses expéditions. Stade 2 vous fait découvrir les coulisses de ses performances sportives et artistiques époustouflantes.”
LE JEU DE LA SEMAINE
Cette semaine, nous vous proposons de gagner le huitième livre et premier roman de Sarah Marquis, “À dos d’oiseaux”, publié aux éditions Michel Lafon et en vente en librairie dès ce 25 février. Si vous souhaitez participer, rendez-vous sur notre compte Instagram @quitempeche !
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