Clap de fin ! Best-of de la saison 1
7 mois, 13 épisodes et près d’un millier d’abonnés plus tard, nous sommes très heureux de vous annoncer le clap de fin de cette première saison de "Qui t’empêche”.
Chère lectrice, cher lecteur,
7 mois, 13 épisodes et près d’un millier d’abonnés plus tard, nous sommes très heureux de vous annoncer le clap de fin de cette première saison de "Qui t’empêche”. Du Vendée Globe rêvé de Charlie Dalin au combat d’Yves Auberson, nous avons rencontré ensemble des personnalités hors norme.
Toutes les deux semaines, nous avons découvert une nouvelle aventure, un défi ou tout simplement une histoire inspirante. C’est amusant de s’apercevoir que les parcours de nos intervenants paraissent à première vue profondément différents les uns des autres : funambule, sauveteur, boxeur, professionnel ou amateur, les chemins empruntés sont tout aussi uniques que singuliers. Pourtant, à ne retenir qu’un trait de caractère commun, ils sont tous animés par une résilience sans faille, non pas innée, mais acquise au fil des entraînements, des aventures et des défaites. Tous ont traversé des périodes difficiles et aucun n’a abandonné. Ils ont toujours persévéré, n’ont jamais rien lâché, se sont réinventés, jusqu’à atteindre leurs objectifs.
Nous souhaitions que cette newsletter soit un hymne à l’aventure, au dépassement de soi et à la confiance personnelle. Nous espèrons très sincèrement qu’à la suite de ces 13 épisodes vous répondrez désormais sans hésitation “Personne !” à la question “Qui t’empêche ?” !
Merci et bon vent 💛
Gabrielle et Baptiste
#1 Aurélien Duarte, l'enfant de verre devenu roi du ring
Consultant, coach, réalisateur de documentaire, conférencier... Comment as-tu réussi à te réinventer depuis ta retraite sportive ?
A.D. : “Ça a été simple à partir du moment où j’étais accompagné. Avant c'était compliqué. J’avais envie de faire des conférences, des séminaires mais je n’osais pas. Et Pascal Lafleur, un coach, m’a demandé : "Qu’est-ce que tu fais tous les soirs depuis vingt ans devant des gens ?" "Bah je parle…" Il m’a répondu : "Donc tu le fais !"”
J’ai appris à piocher dans ces vingt ans de boxe (1991-2011). Je me reprochais de ne pas avoir de maison, pas mis de côté... Mon coach m’a questionné : "Sans avoir été payé en euros, qu'est-ce que tu as accumulé ?" J’ai sorti une feuille et j’ai commencé à faire la liste (il mime) : "Des voyages, j’ai parlé à des ministres, j’ai pris confiance en moi…" Et je me suis rendu compte que je pouvais en parler aujourd’hui.”
#2 Sur le Yukon, entre grizzlys et "peur de mourir"
Pendant la descente du fleuve, vous avez connu des moments délicats ?
Le mieux est que je vous lise un extrait de mon journal de bord, écrit le soir-même quelques heures après l'incident : « Le 28 juillet 2019, il mourra. C’est par ces mots que la journée a débuté et aurait pu finir. Tout s’annonçait pour le mieux jusqu’à 11h30 lorsque Nicho me laisse la direction du canoë à l’approche d’un rapide. Deux minutes plus tard, nous attaquons le rapide de travers. En un clignement d’œil, Nicho passe par dessus bord, le canoë chavire et nous sommes impuissants face à la force d’un rapide. Dans le rush, je cherche désespérément à enlever l’eau du bateau. En vain. Je passe donc par dessus bord pour ramener le canoë sur la berge. À ce moment-là, j’aperçois Nicholas rigoler dans l’eau. Il n’avait pas encore pris conscience du danger. Je pars récupérer les deux tonneaux de nourriture partis dans le courant. L’eau est glaciale, le temps pluvieux et le torrent trop fort pour que je puisse récupérer les tonneaux et nager. En quelques secondes, je me retrouve bloqué dans un tourbillon à 15 mètres de Nicholas et 10 mètres de la berge. Mes chaussures, pull et manteau sont de plus en plus lourds et me trainent vers le fond. Je perds de l’énergie et ne vois aucune issue. Je panique. J’appelle Nicholas à l’aide, qui ne comprend pas que je suis bloqué. Ma tête passe sous l’eau plusieurs fois. J’ai peur. Je pense au pire. Par chance, je parviens à bout de force à m’accrocher à un tonneau qui s’était rapproché de moi. Le courant me porte vers la berge, je suis sauvé. »
#3 Le Vendée Globe de rêve de Charlie Dalin
Au-delà des moments difficiles, vous avez réussi à profiter de moments de plaisir ?
Ah oui ! Du début à la fin, on vit des moments magiques ! Les couchers de soleil ; les navigations au clair de lune où l’on n’a pas besoin d’allumer la lampe frontale ; quand on passe dans du plancton et que le sillage devient fluorescent, c’est magique ; le premier albatros qui survole le bateau c’est un moment fort ; mon premier passage du Cap Horn m’a procuré énormément d’émotion aussi (sourire). Il y a beaucoup de super moments !
Un autre aspect se développe beaucoup pendant la course : le feeling. Juste en regardant un nuage arriver, je me disais "OK, en théorie mon informatique et mes routages me disent qu’il faut que je mette telles voiles" mais à force de faire corps avec le bateau, passer jour et nuit sur des réglages, j’ai développé un super feeling. Je l'ai senti énormément progresser pendant la course et j’étais surpris de sa précision, de sa justesse et de sa pertinence.
#4 Sarah Marquis: "La préparation, c'est 50% du succès d'une expédition"
Au cours de vos expéditions, vous avez notamment été attaquée par des cavaliers mongols et avez subi une prise d'otages par des trafiquants de drogue au Laos... Comment s'en sortir face à l'imprévisible ?
C’est vraiment être “smart”. Ce qui me permet toujours de m'en sortir, c'est ma capacité à lire au-delà de ce que je vois avec les yeux. Je lis toujours la nature, les hommes ou ce qui m'entoure avec mon ressenti, mon instinct : l’odeur, comment leur corps bouge, sentir la tension, etc. Au fil des années, cette lecture s’affine et devient un vrai outil de communication sans la parole. Lire une situation et comprendre ce qui s'y passe permet de désamorcer le danger. À partir de là, réagir en conséquence relève de l'intelligence : “be smart”. Ce n’est pas mental, c’est être l'animal dans la forêt. Les choses n'ont pas besoin d’être censées mais elles ont besoin de raisonner. Pour cela il faut enlever les couches de qui on est dans cette société, être capable d’être nue et d’être soi-même au plus profond de son âme. Seulement là, la vérité va raisonner.
#5 Antoine Albeau: “Les records sont faits pour être battus”
Lorsque vous chutez à plus 100km/h sur une planche, il y a une quand même un vrai danger... Comment approchez-vous cette notion du risque ?
Le risque, on le prend en considération mais peu, parce qu'on sait faire et on peut anticiper les chutes. Il y a toujours un risque de se blesser mais on peut aussi compter sur son matériel, et sur l'eau, on a moins de chances de se casser quelque chose que sur le bitume! Après, le premier impact est toujours fort car on est accroché à sa voilure. Alors l'appréhension, elle existe, mais on essaie de ne pas trop y penser. Oui, il y a de l'appréhension, mais moi j'y pense peu, et puis si c'est filmé, ça fera des belles image (Rires).
#6 Pascal Sancho: “Ma plus grande fierté ? Avoir sauvé des vies”
Avez-vous des conseils à donner, des leçons que l'on pourrait appliquer dans le monde professionnel?
Pour ma part, je suis vraiment autodidacte, mais je dirais que le coeur des choses, c'est l'humain. Lorsqu'on place l'humain au centre du débat, avec sincérité, nos qualités nos défauts, nos limites, et l'intérêt du groupe avec lui, c'est là que naît une société et qu'on peut vraiment avancer. Ça permet aussi de digérer ses erreurs, car c'est dans la difficulté qu'on se construit. Je parle souvent aussi d'humilité et d'ouverture d'esprit, qui se transposent totalement à l'entreprise.
Lorsque l'on part 10 ou 20 heures en cordée, parfois on est le leader parce qu'on est plus fort à cet instant T, mais dans l'heure qui suit, si tu as un coup de moins bien, c'est ton camarade qui était derrière au début qui va te tirer vers le haut. C'est un symbole fort! En montagne, on ne peut pas tricher, on doit dire quand on n'est pas bien: on est éduqué dans cet ADN de savoir mettre un genou à terre.
#7 Axel Alletru : “Coucou les gars, je suis toujours là…”
Après la motocross en compétition, les records et les médailles en natation, la victoire au Dakar, tu partages tes expériences en tant que conférencier. Quels bienfaits tires-tu de la multiplication de tous ces défis ?
Je me suis vraiment enrichi de toutes ces expériences. J'ai rencontré des gens qui n'avaient rien pour réussir et qui y arrivaient, mais aussi le contraire ! En discutant avec des athlètes, des mécanos, ou des patrons... je me suis rendu compte que rien n'était impossible, qu'on peut repartir de zéro et faire du haut niveau et que chacun peut réussir sa vie à sa manière.
Je crois que j’aurais adoré qu'il y ait un mec pour m'inspirer quand je n’avais plus de perspectives d'avenir dans mon lit d'hôpital : transmettre que derrière l'impossible se cache toujours le possible, c’était ça que j’avais besoin d’entendre.
#8 Romain Van Gaver : “Seuls les fous se déplacent en diagonale”
Après 166 kilomètres et plus de 36 heures de bataille avec ton corps, comment fixes-tu la limite entre plaisir et performance ?
Je parle beaucoup de plaisir, mais il faut aussi savoir sortir de sa zone de confort. La différence ne se fait pas tant au niveau des capacités physiques, mais des capacités mentales. Je connais beaucoup de gens bien meilleurs que moi, mais qui ne sont pas prêts à se dépasser et qui ne se rendent pas compte qu’ils sont largement capables de courir trois kilomètres de plus. La clé est vraiment dans la gestion du mental, un peu comme dans la vie en général, car pendant la course, tu passes par toutes les émotions, de l’adrénaline de dingue en courant sous les étoiles aux ampoules sous la pluie. (Sourire)
#9 Jérôme Tanon: “Nos yeux étaient rivés sur cette montagne”
Quelle était ta mission en tant que réalisateur dans ces moments d'alpinisme et d'adrénaline ?
J'avais une position un peu particulière. Déjà, j'étais sans doute le moins préparé physiquement, j'ai eu le mal des montagnes, et c'était impossible pour moi d'aller au sommet : on ne s'improvise pas alpiniste. De toute façon, je devais prendre des photos avec le meilleur angle. Avec un cameraman, on était sur un petit sommet en face qui donnait un angle de fou !
Pendant un moment, on a perdu le contact radio alors qu'ils étaient derrière la crête. L'attente était interminable, le temps passait, presque 2 heures ou 3 heures de l'après-midi... C'était un peu angoissant, à la fois on espérait qu'ils étaient safe et en même temps on avait aussi peur de plus avoir de lumière pour les images. Et finalement ils sont apparus et on a envoyé le film !
#10 Nathan Paulin, lorsque la vie ne tient qu'à un fil 🤸🏼♂️
Un funambule qui a la peur du vide c'est assez unique, comment as-tu réussi à dompter cette peur ?
Ca n'a pas été si simple, plus jeune, j'ai beaucoup pleuré de ma peur en montagne. Je ne me sentais pas vraiment montagnard comme je devais l'être. La slackline m'a vraiment donné confiance en moi, notamment en commençant à ras du sol. Quand j'ai commencé à en faire dans le vide, la toute première fois, je suis tombé et voir tout défiler et tourner autour de moi était si désagréable que je me suis dit que je ne recommencerais jamais ! Et puis je me suis remis en selle avec de la musique dans les oreilles. J'ai fait beaucoup de traversées avec mais j'ai ensuite arrêté car je ne voulais pas être dépendant et être plus à l'écoute de mes sensations.
Après, cette peur n'est vraiment jamais loin.
#11 Le Mongol Rallye, la route pour le bout du monde...
Comment vous êtes-vous préparés techniquement pour 30.000km de voiture ?
Thomas : J’ai fait pas mal de Lego techniques quand j’étais petit, ça aide ! (Rires). Plus sérieusement, j'avais regardé en amont la mécanique de la voiture, mais vraiment dans les grandes lignes, pour comprendre comment ça fonctionnait.
Céline : Bon, après Thom est quand même super observateur donc à chaque passage dans un garage il passait des heures à scruter chaque mouvement des garagistes. Et puis sinon dans l'ensemble on leur faisait confiance...
Thomas : Dans un autre voyage, on nous a dit une fois « Sur terre, il y’a plus de gentils que de méchants »: et c'est vrai ! Ça nous suit toujours. C’est difficile d'être toujours méfiant ou sur ses gardes, sans être naïf pour autant, il faut un entre-deux intelligent. C'est comme ça qu'on peut s'ouvrir aux autres.
#12 Capitaine Rémi : “T'as un rêve ? Vas-y, fonce!”
Partir seul, comment est-ce que ça a pu modifier ta vision du voyage ?
Je crois que ça m'a surtout appris à être seul avec moi-même et à oser faire les choses. Ca vaut pour l'autre bout du monde comme pour aller au ciné ou au resto au coin de la rue, ce qui n'est pas du tout évident pour tout le monde! (Rires). J'avais envie de prouver à mes potes que j'étais capable de faire des choses par moi-même.
Depuis le début, j'essaye de verbaliser ces émotions dans mes carnets de voyages. Avec du recul, je comprends mieux mes émotions ou mes relations. C'est sympa de voir comment on évolue. Ce qui est sûr, c'est que voyager seul, c'est un moyen d'apprendre sur soi et de gagner en confiance. Maintenant je peux aller à des soirées tout seul, je m'en fiche. Je suis un électron libre ! (Rires)
#13 Yves Auberson : “La vie, c’est ici et maintenant !”

Cette nouvelle vie, comment vous y êtes-vous adapté ?
Bien au départ ! J'ai eu une "lune de miel" assez sympathique. C'est la période où vous avez l'impression qu'avec les médicaments vous êtes comme avant. Pendant plusieurs années, j'ai pu vivre normalement, mais avec beaucoup de médicaments : je dis toujours que je suis un junky malgré moi (Sourire). Même les coureurs du Tour de France se dopent moins ! Et moi c'est 365 jours par an...
J'étais jeune quand on m'a diagnostiqué la maladie : j'avais 35 ans et maintenant, à 52 ans, je suis de nouveau sur pied grâce à l'opération. Sans ça, il me restait à peine quelques mois à vivre.
Le sport continue à faire partie de ma vie mais j'ai décidé de m'écouter un peu plus pour me soigner. Depuis 6 mois, on m'a interdit d'en faire trop, mais je suis un super addict ! Trois semaines après l'opération, je faisais 10km de marche à 1.000m de dénivelé en montagne… Je me suis fait tirer les oreilles par mon neurologue alors je me suis calmé (Sourire).
Merci et à bientôt ✌🏼